Quel avenir pour les développeur(euse)s informatiques ?

Quel avenir pour les développeurs informatiques ?

Ça fait plusieurs fois que je tombe sur des articles qui promettent le chômage d’ici 10 ans pour tous les développeurs informatiques. Au début j’ai pensé que c’était des grosses conneries. Et puis j’ai commencé à me renseigner de façon sérieuse. Il faut qu’on parle.



Bientôt au chômage ?

À l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes en octobre 2019. Et en ce moment ton métier de développeur c’est l’orgie. Mais si, je t’en ai déjà parlé dans un autre article. Alors oui tu dois te bouger un peu le cul pour rester à jour, mais côté recrutement t’es au club med. Doigt de pied en éventail, grand soleil, ciel bleu, petit cocktail, tu es le roi du pétrole dans un marché qui t’est ultra favorable. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Et l’hiver approche.



avenir développeur


Je vois de plus en plus de signes inquiétants. En fait la première fois que je suis tombé sur un article qui parlait de ça c’était en 2017. Évidemment, et de façon instantanée, tout le monde a craché à l’unissons sur l’auteur. Au bûcher hérétique ! Et puis peu de temps après c’était au tour du Figaro de dire qu’on allait tous crever. On serait même les premières victimes apparemment. Y’a à peu près trois mille articles anglophones qui disent la même chose. Plus le temps passe, plus des avancées techniques sont faites, plus ces avancées donnent raison à ces articles. Bon, du calme, explorons tous les arguments de notre fin annoncée.



Le low code et le no code

Alors le premier argument est simple. De plus en plus de plateformes low-code et no-code font leur apparition. Concrètement ce sont des plateformes où via des interfaces et du drag & drop tu peux construire une application. Ce qui veut dire que très peu de code serait nécessaire dans le cas du low-code. Et zéro code serait nécessaire dans le cas du no-code. Dans le futur ces plateformes deviendraient la norme absolue pour toutes les applications (même les plus complexes). Et toi mon dev avec ton code tu pourras aller jouer avec ton caca. Le drag & drop y’a que ça de vrai.



drag and drop


Bon alors ce premier argument, je te le dis comme je le pense, c’est de la merde en barre. Déjà ces fameuses plateformes qui tueraient les développeurs sont développées, mises à jour, maintenues et utilisées par des développeurs. Donc ça me fait doucement rire (on y reviendra). Mais surtout le rêve drag & drop pour créer absolument tout est une illusion. En tant que développeur tu le sais autant que moi que notre vraie valeur ajoutée c’est l’ajout de la feature métier. On affine le comportement du code pour arriver exactement à ce que veut le client. Un produit unique, qui fait quelque chose de bien spécifique, d’une façon bien spécifique.

Un drag & drop ne fait pas de détail. Peu importe le nombre de config que tu lui donnes. C’est pas moi avec mon égo démesuré qui ai décidé que ces plateformes c’est de la merde parce que ça m’arrange. Non, les développeurs qui ont touché à ces trucs sont formels. Le bordel est ingérable. Principalement pour cette affaire de valeur ajoutée dont je te parlais. Mais aussi pour plein d’autres raisons infernales. Il y a la difficulté pour faire des choses simples, les performances ou tout simplement la fiabilité. Attention je ne doute pas que ces plateformes vont être utiles et vont générer un maximum d’argent. Mais elles ne vont pas tuer ta profession de développeur. Non, c’est pas des drag & drop qui vont t’enterrer vivant. Il va falloir quelque chose de plus malin que ça.



L’intelligence artificielle

Je vais pas te faire l’affront de t’expliquer ce qu’est l’intelligence artificielle. À mon avis, c’est bon, t’es au courant. Par contre si tu veux savoir concrètement comment ça marche je t’en ai déjà parlé. Et l’intelligence artificielle est un excellent candidat pour devenir notre bourreau à tous. Le scénario de l’enfer c’est que l’IA devienne si sophistiquée qu’on atteigne la fameuse singularité technologique. C’est à dire le moment où l’IA, que tu auras probablement nourri, te dira que maintenant tu peux arrêter. Aller range ton clavier homme des cavernes, c’est elle qui va coder.

Pour énormément de monde la question n’est pas de savoir si mais plutôt quand l’intelligence artificielle va égaler l’homme. Mon côté rationnel me pousse à croire qu’on est encore si loin de tout ça. Mais en ce qui concerne une IA simplement capable de coder un logiciel, ça me semble pas si lointain que ça. Déjà aujourd’hui DeepCoder de Microsoft en est un avant goût. Il y a aussi DeepMind de Google qui évoluerait de façon exponentielle selon Elon Musk. Et de toute façon si un jour on arrive au point où l’IA égale l’homme, c’est chaud pour tout le monde. Pas seulement pour les développeurs, tout le monde. C’est tournée générale de chômage si l’IA arrive à ce niveau là.



intelligence artificielle


Mais voilà si tu as lu mon article sur l’IA tu sais que pour le moment il ne s’agit que d’un outil. Cet outil apprend à faire des choses, mais il n’a aucune créativité, intuition ou conscience de ce qu’il fait. Pour rendre cet outil plus intelligent, et donc plus dangereux, on a besoin d’une puissance de calcul toujours plus grande. Le problème c’est que nos processeurs arrivent à une limite physique et ne peuvent plus suivre la fameuse loi de Moore. Et du coup je pensais qu’on était peinard mais alors PEINARD pour au moins 50 ans. Malheureusement je suis tombé sur une nouvelle qui m’a fait tout remettre en question.



L’informatique quantique

Oui on va parler de physique quantique sur ce blog on est trop dans le futur. La physique quantique c’est le monde de l’infiniment petit. La limite physique de nos PC actuels concerne la miniaturisation des processeurs. On s’approche de la taille d’un atome, on atteint donc les limites de la physique traditionnelle. C’est devenu trop petit et un mur technologique se dresse devant nous. C’est là que l’informatique quantique intervient. Les premiers ordinateurs quantiques ont fait discrètement leur apparition. Ils ne ressemblent à rien, mais ils vont révolutionner le monde.



ordinateur quantique


Je vais pas te faire un cours sur l’informatique quantique. Ça va être trop long et surtout j’ai pas tout compris mon cerveau à buggé. Par contre le concept principal est simple à comprendre. Tu le sais déjà, nos PC actuels utilisent des bits pour traiter l’information et faire ces calculs. Ces bits sont représentés soit par un 0 soit par un 1. L’informatique quantique utilise des Qubit. Ces Qubits via superposition quantique peuvent prendre en même temps la valeur 0 ou 1. Cette mécanique, combinée à d’autres, permettrait une puissance de calcul PHÉNOMÉNAL. C’est exactement ce dont aurait besoin l’IA pour devenir inquiétante. Tiens, écoute la dame, elle sait de quoi elle parle elle.





Tout ça c’est bien joli mais tout ça c’est de la théorie. Car en vrai ça marche pas. C’est trop complexe et une vraie utilisation de ce type de puissance n’a pas encore été mise au point par les scientifiques. Enfin ça, c’était avant.



Skynet

Car oui le problème c’est qu’on arrête pas le progrès. En septembre 2019 ce papier est publié par la NASA. Apparemment Google et la NASA ont joué ensemble et ont fait copain/copain. Ils annoncent calmement qu’ils ont atteint la suprématie quantique. Un calcul qui aurait pris 10 000 ans avec la plus grande puissance de calcul existante aurait pris 3 minutes et 20 secondes avec leur ordinateur quantique.

OK ! Donc, les mecs qui ont la meilleure intelligence artificielle du monde et qui la font évoluer de façon exponentielle viennent en plus d’atteindre la suprématie quantique. Quand j’ai appris ça je te dis franchement j’ai bloqué pendant quelques secondes. Je me suis dit que l’IA venait de s’asseoir à ma table, et elle commençait à taper dans ma bouffe sans demander.



avenir développeur


D’ailleurs c’est cette nouvelle en particulier qui m’a poussé à t’écrire cet article. L’informatique quantique est capable de rendre l’intelligence artificielle inquiétante dans les décennies qui viennent pour nous autres développeurs. Alors oui le fameux calcul de 3 min serait un calcul bidon prédéfini. Mais c’est quand même une avancée folle. Ils y arriveront très bientôt. La fenêtre de temps qu’on a devant nous vient de se réduire. Avec une puissance pareille, une IA capable de coder des bouts de logiciels pourrait arriver vite. Dans 30 ans ?

Attention je suis obligé de nuancer, car je vois arrivé les camions de trolls avec leurs fourches. Non je ne pense pas qu’une IA pourrait égaler l’homme en si peu de temps. Intuition, créativité, conscience je ne vois pas une machine faire tout ça, même dans 50 ans. Mais produire des bouts de logiciels oui. Nous produisons majoritairement de la logique pure. Une machine y’a pas plus logique. Et je pense que tous ceux qui sont persuadés dur comme fer qu’une IA ne pourra pas programmer un logiciel dans ce laps de temps sous-estiment grandement la vitesse du progrès. Tout ne fait que s’accélérer, toujours plus vite. Ce qui est sûr c’est que durant cette période il va se passer plein de transformation dans notre métier.



Vers une transformation

D’abord, revenons sur les plateformes low-code. Comme je te le disais, ces plateformes ne vont pas détruire le métier des développeurs. Par contre à mon avis elles ont le potentiel de les transformer si elles grossissent énormément en popularité. Concrètement elle pourrait créer deux types de développeurs. Des développeurs haut-niveau qui utiliseraient des briques logiciel toutes faites. Et des développeurs de bas niveau qui développeraient les briques logiciels intégrés dans ces plateformes. Ça fait pas rêver mais c’est un scénario très possible.

Ensuite, l’IA ne va pas du jour au lendemain devenir autonome. Ça va pendre du temps. Et ma prédiction c’est que pendant ce laps de temps tu vas d’abord l’utiliser comme un outil. Puis comme un véritable assistant. Concrètement tu lui poseras un problème bien spécifique et bien scopé et l’IA te proposera les solutions les plus optimales. Tu jugeras cette solution bonne ou pas avec le luxe de pouvoir en plus modifier le code de cette solution. Ça te fera gagner un temps fou et surtout tu pourras te concentrer sur les problèmes que l’IA n’arrivera toujours pas à résoudre. Comme pour les médecins aujourd’hui. Ça sera ton esclave personnel quoi.



avenir développeur


Enfin j’ai du mal à voir la survie des spécialisations dans le métier dans le futur. Je pense qu’on ne verra plus de backend/frontend/devops et autres. Au fur et à mesure, les demandes vont se ressembler de plus en plus et au fur et à mesure le besoin va faire la même chose. Nous ramenant donc à un développeur unique type fullstack qui fera un peu de tout, mais pas avec le niveau de détails que chaque spécialisation a aujourd’hui.



On s’était dit rendez-vous dans 10 ans

Et si j’avais tort ? Si ça se trouve d’ici dix ans tu seras sur du PHP 18 et de l’ECMAscript 22 à faire du web 4.0 et c’est tout. Rien n’aura vraiment bougé à part évidemment des centaines de nouveaux frameworks. Je suis obligé de dire que c’est possible, mais ça me semble peu probable. Et si au contraire j’étais pas assez alarmiste ? Et si tu étais le chauffeur de taxi de demain ? Et si tu attendais que les voitures autonomes te remplace ? En dix ans il peut se passer énormément de choses.





En tous cas les développeurs ne seront pas épargnés par les futures révolutions. Je pense même qu’ils seront les plus concernés. Une seule chose nous permettra de le savoir : le temps. Je pense que dans une bonne dizaine d’années on sera beaucoup plus fixé sur notre cas et sur ce que les révolutions d’aujourd’hui vont apporter.



Épilogue

Allez je suis un peu timide, mais je me lance. Je te donne rendez-vous dans 10 ans. Même jour, même heure, même blog. Si jesuisundev est toujours là, si je suis pas mort, et toi non plus. Je te donne rendez-vous le 15 octobre 2029 à 6h pétante. On rigolera ensemble en lisant mes conneries qui datent de 2019. Et surtout on verra ensemble à quel point ton métier a changé.

Qui me parle ?

jesuisundev
Je suis un dev. En ce moment, je suis développeur backend senior / DevOps à Montréal pour un géant du jeux vidéo. Le dev est l'une de mes passions et j'écris comme je parle. Je continue à te parler quotidiennement sur mon Twitter. Tu peux m'insulter à cet e-mail ou le faire directement dans les commentaires juste en dessous. Y'a même une newsletter !

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44 commentaires sur “Quel avenir pour les développeurs informatiques ?”

  1. Je suis rentré en IUT en 1993 et un prof nous a dit texto « je ne sais même pas pourquoi on s’évertue à vous enseigner des langages, d’ici à ce que vous finissiez vos études il n’y en aura plus besoin ». Sa thèse (t’imagines donc l’âge du vieux) c’était un truc qui filmait un tableau vert (à la craie) avec des carrés et des flèches, et il te pissait du Cobol.

    On a largement dépassé les 10 ans de prédiction, et non seulement elle n’a pas été du tout, mais alors là pas du tout vérifiée, mais en plus c’est rigolo de voir qu’on continue à faire la même 🙂

      1. Les arguments sont un peu légers pour annoncer l’apocalypse 🙂
        L’IA gravite surtout autour du deep learning, une technique qui montre assez vite ses limites. L’informatique quantique ne resoud que quelques problèmes mathématiques bien précis, et nécessite de gros moyens. Quand à programmer sans écrire de code, c’est mignon mais c’est comme fabriquer une fusée avec des playmobiles.
        A l’inverse, mon intuition me dit que dans dix ans, les principaux langages seront exactement les même, la complexité par contre aura augmenté (CICD, big data, open data, interroperabilité, multi-plateformes, résilience… ).
        Moi je prend le pari opposé au tiens: la technicité du développeur va être au cœur des défis de demain.

        1. Peu ou prou le commentaire que je voulais écrire 🙂
          Je rajouterai que c’est pas l’IA qui risque de nous mettre au chomage dans la prochaine décénie, mais plutôt une crise économique généralisée, type subprime ou bulle internet. Ou alors, les systèmes éducatifs prendrons enfin conscience de l’importance d’éduquer à la technologie, et on verra apparaitre une génération où tout le monde saura coder, rendant la profession de développeurs obsolète (un peu comme les dactylos à une époque).

      2. Mouais tout va de plus en plus vite mais ya pas un seul truc de concret dans ce que tu as énoncé. Ton article va un peu vite… En besogne. Je penche aussi pour ce que dit gui. Tu surfes sur le bullshit la.

        Je suis pas vieux pourtant mais je pense voir clairement à travers les mots clés vaseux qu’on nous vend à la pelle continuellement (big data, microservice, agile, devops, fullstack… ). Quand tu analyses les concepts derrière tout ça… Relativise. C’est principalement du bullshit. Les sgbdr on encore de très beaux jours devant eux, le cycle en v aussi et le développement n’en parlons pas. En systèmes d’informations en tous cas, aujourd’hui on ne fait pas grand chose de plus qu’il y a 30 piges au final.

    1. A mon époque c’était l’émergence des L4G (2005) ou n’importe qui pourrait créer une application sans savoir codé…
      L’IA, une IA n’est qu’un programme spécifique pour apprendre de lui même quelques taches et sous taches dans un domaine spécifique, on est loin de Jaris dans Iron man…
      Mais il reste vrai que certain de ces outils tuent des marchés comme les CMS est les shops en ligne mais toujours la même chose des qu’un client veut du spécifique…

      Aujourd’hui tout le monde c’est codé… on apprend a développer en scratch au collège, mais ils ne connaissent pas les OS ni leur fonctionnement, et leurs compétences en développement est trés limité…

      Le métier se transforme, l’informatique de gestion et l’informatique industriel se rapproche de plus en plus avec le Objet connecté, le métier de développeur se transforme je suis d’accord.

      Le problème actuel du métier et que l’on externalise de plus en plus les développements, cela va donc avec ses avantages mais aussi ses inconvénients…

    1. Déjà que les humains ont du mal à se comprendre entre eux, j’ai du mal à voir une IA qui transforme une spec semi-orale défaillante en application complète. J’ai le sentiment que cette idée se rattache un peu au concept du « p’tit cousin qui sait faire un site web en deux jours », autrement dit à la sous-estimation chronique de la complexité de faire une application qui répond au besoin, fonctionne correctement et avec une stabilité et des performances requises.
      Le fantasme du développement rapide d’application (RAD) est un serpent de mer et que ce que Windev, Access, FileMaker et bien d’autres ont échoué à résoudre a peu de chances d’être résolu à court terme par la nouvelle techno hyper du moment. Et pour les deux du fond qui n’ont pas suivi, je vous rappelle que ce qu’on appelle actuellement IA, c’est le travail d’indiens, de philippins qui entraînent les IA, voire SONT les soit-disantes IA quand on parle d’autre chose que des problèmes abstraits (échecs, Go).

  2. Je ne suis plus développeur (professionnel) depuis moins d’un an, j’ai une expérience professionnelle de 15 ans, et personnelle de 30 ans.

    Ça me fait doucement rigoler quand on dit que notre profession, c’est le pied, qu’on est des rockstars, qu’on se fait 3 000 boules par mois en moyenne en province, etc.

    J’ai traversé un certain nombre de boîtes, locales mais aussi parisiennes et européennes, petites et grandes, associations, privées, publiques, et je peux dire que la seule constante, c’est que j’ai été traité (humainement) comme un sous-employé, payé moins qu’une technicienne de surface, corvéable à merci, sans aucune reconnaissance.

    Moi, je dis que développeur, ce n’est déjà plus un métier viable depuis au moins 10 ans. Pas parce que techniquement on n’est plus à la hauteur, mais parce qu’humainement, on a aucune considération. Les employeurs n’ont toujours pas compris le pouvoir qu’ils nous confient (en terme de gestion des données, de sécurité, etc.). On est l’échelon le plus bas dans la hiérarchie IT, en totale contradiction avec notre savoir-faire et nos responsabilités techniques. Et ces fameuses plateformes et ces glandus qui prétendent pouvoir « faire des sites » ou apprendre à coder sans toucher une ligne de code, sans comprendre les implications de chaque instruction, font énormément de dégâts.

    Comme d’habitude, on a peur de l’impact de l’IA sur nos vies (ici, sur nos vies de devs), mais curieusement on ne se préoccupe pas des dégâts causés par l’Homme, alors que ceux-ci sont bien réels, immédiats, et déjà dotés d’un historique. Je crois qu’avant d’être inquiétés par l’IA (au passage, c’est scier la branche sur laquelle on est assis) on ferait mieux de se préoccuper du comportement de l’humain face à l’humain. C’est autrement plus dangereux et n’appelle pas à faire des pronostics forcément hasardeux.

    1. Avec la superpuissance des GAFAM comme maitre de l’univers et l’émergence des applications et des startups issues de la tech, la majorité des entreprises ont pris conscience de l’importante de l’informatique ou plutôt du numérique.
      Comparé aux pays anglosaxons, le métier de développeur est encore sous estimé en France et en Europe mais l’image à beaucoup évolué depuis 10 ans et notamment grâce aux applications mobiles qui touchent le grand public et non pas un auditoire spécialisé. Tout le monde maintenant « voit » le fruit de notre travail via leur smartphone

      1. Tout le monde voit le fruit de notre travail mais peu sont ceux qui ont conscience de l’étendue des compétences nécessaires/demandées.

        Parce que ça fait trente ans qu’on fait croire à tout le monde qu’on peut tout faire en un clic, les clients finaux (et les utilisateurs lambda) s’imaginent que notre travail peut être bouclé avec des deadlines impossibles, ou qu’on peut deviner ce qu’ils veulent et que par l’opération de la sainte AI on peut recréer facebook en deux jours. On (les devs) a diffusé l’illusion selon laquelle on peut tout faire rapidement, et aujourd’hui ça nous revient dans la gueule. Pas la peine de s’en prendre à l’IA, c’est toujours qu’un problème humain.

        On passait pour des gros débiles au début, on est devenus des rockstars, maintenant on veut faire sans nous. C’est l’histoire de tous les geeks, pas juste des devs.

        D’un autre côté, on est aussi indéfendables. Tu prends l’exemple des apps mobiles, justement: 95% sont bloatées, ras-la-gueule de trackers (dans le meilleur des cas). Si on avait eu un peu plus de scrupules, on aurait peut-être une meilleure aura… Si les gens sont contents avec des apps de merde, imaginons ce que ça serait s’il n’y avait que 5% d’apps bloatées !

        Bref, ce que je veux dire c’est qu’être développeur aujourd’hui, c’est facile: suffit de faire une formation 6 semaines en ligne. Être un développeur avec de l’éthique et impliqué dans son projet, c’est déjà moins évident… Malheureusement, ce sont les premiers qui ont de l’avenir, les seconds – comme moi – sont bons pour une reconversion professionnelle.

    2. Je n’aurais pas dit mieux. J’ai 40 balais, en quête d’une reconversion dans je sais pas quoi… Désolé mais le roi du pétrole et le marché ultra favorable c’est déjà fini pour moi…
      En 20 ans on est passé d’ingénieur à pisseur de code, une sorte de paupérisation du métier.
      Je ne crois pas que le métier de dev va disparaitre, il va juste suivre le chemin de l’industrialisation des processus et des jobs très segmentés.

  3. J’ai lu à certain endroit que Google aurait un peu « bullshité » leur suprématie quantique et que ça c’est via simulateur (je dois retrouvé les sources).
    Après que ça soit Oracle/IBM/Google etc ils sont tous bloqué à 53 QuBits pour le moment et pour commencer à faire des truc sympa il faut 54 QuBits et pour défoncer toutes les crypto il en faut +1000.
    Sans oublié qu’il faut refroidir tout ça à l’azote.
    L’informatique quantique arrive c’est certe une évolution mais je pense que ça restera dans 10ans encore au stade ou seul des scientifiques pourront l’utiliser…

    1. Tu as bien raison au lieu de lire ce genre d’inepties et perdre ton temps tu devrais ouvrir un Bescherelle. À défaut de dire des conneries ça t’évitera d’écrire comme un enfant de 10 ans.

  4. On oublie vite le désastre écologique que nous subissons et provoquons.

    C’est ce qui a le plus de chance de supprimer notre métier de développeur (et la majorité des métiers du tertiaire d’ailleurs…)

  5. Je vous remercie de ne pas rester fixé sur une solution mais au contraire d’énoncer un ensemble de solutions possibles.
    À dans 10 ans si cela m’est permis.

  6. Salut !
    Analyse et pronostics intéressants, mais c’est trop focus() sur l’IT. Où en sera le monde dans 10 ans ? Probablement pas dans la mélasse dans laquelle il se trouve. Les choses se seront précisées. En bien, ou en mal : prise de conscience mondiale redéfinissant les priorités, et donc l’échiquier politico-économique global, ou bien société de surveillance de masse (le fameux 1984 d’Orwell). Mais en tous cas je trouve ça réducteur de penser que le développeur web continuera de pisser du code informatique, ou les managers d’utiliser des drag and drop… #oupas. Car tout ça ne sera amha que le cadet des transformations sociétales à venir…

    1. ¡ Ola !
      Tout comme Da Code, je trouve l’article trop centré sur l’IT. Je m’attendais à une ouverture sur les enjeux environnementaux, économique, sociaux et autres à venir.
      Cela dit, je suis plutôt d’accord sur le fait que l’on va assister à une transformation des métiers de l’IT, un glissement, l’utilisation de nos compétences pour résoudre des challenges dont on a pas idée aujourd’hui (trop lointain pour nos esprits formatés par le système de 2019).
      Enfin, l’épilogue est complètement vrai d’ailleurs j’en ri déjà…

      1. Les enjeux environnementaux, c’est aussi du ressort des devs: ça s’apprend de coder avec efficience, y compris sur le plan énergétique. Un bon code qui tourne bien, c’est un code qui sollicite moins les serveurs = moins d’énergie = bon pour l’environnement.

        Par extension, ne pas inclure de bullshit dans son code (trackers, pubs et autres saloperies du genre), c’est être éco-responsable 🙂

  7. Bonjour je suis un dev comme tu dis je suis d’accord avec toi sur plein de chose certes mais le fait est que je trouve absurde que de nos jour la programmation se voient uniquement a travers le prisme du Web. Je pense qu’ils faudraient vraiment stopper cette folie du Web, ca nous dessert enormement. Je pense aussi que si le métiers est menacé usieurs années c’est avant a cause de nous dev et des projets accès majoritairement sur le Web. On peut s’aider du Web sans pour autant faire de site a l’instar des api
    Je pense que dans quelque années tout sera api mais absolument tout même le e-commerce

  8. Nice try. Pourtant il semblerait que le travail de fond sur cet article ne soit pas aussi bon que d’habitude. Le titre est aussi largement trompeur. Au sujet de Google et du quantum computing, reprendre le bullshit média de « suprématie quantique » une appellation totalement débile n’est pas indicateur d’une bonne connaissance du sujet. Il y a des liens potentiels entre ia et quantum computing mais cela reste hautement spéculatif pour le moment. Les performances obtenues avec les ordinateurs quantiques ne sont valables que pour certaines explorations d’espace d’états. L’algèbre linéaire ou même l’algorithmique de base sont un enfer à programmer en qc. Quant à l’IA, encore une fois la hype s’est avérée trompeuse. Évidemment des progrès importants sont faits dans ces domaines. Mais ne mélangeons pas tout. De nombreuses années vont s’écouler avant que l’IA ne viennent perturber les métiers de l’architecture conceptuelle. Enfin je suis d’accord avec le fait que le no code, c’est de la merde. Tout simplement parce que l’on ne peut pas réduire la complexité de système réels sans dégrader leur fonctionnement. Un programme est une modélisation du réel…

    1. Salut Julien,

      Merci pour ton commentaire avec de vrais arguments.

      – En ce qui concerne le travail de fond il provient de toutes les sources qui sont linkés dans l’article. La plupart étant des sites scientifiques plutôt sérieux. En effet je ne suis pas un scientifique en physique quantique, mais je me suis énormément renseigné.
      Tu dis que les liens IA et Quantum sont impossibles. J’ai beaucoup de sources qui disent exactement le contraire. Tu aurais des articles et/ou des études de ce que tu dis ? Ca m’intéresse d’en savoir plus !

      – Je comprends pas en quoi le titre est trompeur ? J’aurais pu mettre « Mon avis sur l’avenir des développeurs » mais c’était long pour rien

      – Tu dis également que de nombreuses années vont s’écouler avant que l’IA ne vienne nous perturber. On est d’accord. Je parle de 30 années.

      Merci!

  9. « Des développeurs haut-niveau qui utiliseraient des briques logiciel toutes faites. Et des développeurs de bas niveau qui développeraient les briques logiciels intégrés dans ces plate-forme.  »
    Ça ne va pas bouleverser ce qu’il se fait déjà avec tous les framework web et les dev Java…

  10. Tu connais longbet ? C’est fait pour ça (mais il faut 300$ je crois): précise un peu ton pari et je le relève. Je parie que dans 10ans tout aura été fait pour bloquer le progrès ou bien sa distribution. L’IA existera mais personne n’y aura accès. Parce que ça déclencherait bien trop de problème sociaux et mettrait toute notre precieuse économie à genoux, sinon c’est la 3e guerre mondiale. De nombreux bans seront effectifs à l’ONU notamment celui des armes autonomes car la techno existe déjà, de la voiture autonome au droid la différence c’est l’AK47.
    http://longbets.org

  11. Je recommande la lecture de « 21 leçons pour le XXI siècle » qui parle de ces changements à venir du à la disruption technologique et notamment l’IA.

  12. L’informatique quantique, c’est un peu comme les IA actuellement : ce sont des outils hyper-spécialisés. Même si ça avance vite, il va encore falloir beaucoup de temps pour concevoir des systèmes performants dans les multiples domaines requis pour un développement informatique (ou toute autre activité non répétitive nécessitant de s’adapter en permanence).

    Et sinon, David Louapré explique assez bien c’est qu’est un ordinateur quantique (enfin en ce que c’était en 2017, mais pas sûr que ça ait beaucoup changé non plus) : https://www.youtube.com/watch?v=bayTbt_8aNc

  13. Les développeurs auront l’éternité pour savourer ce métier. Il n’y a pas d’apocalypse pour nous. plus il y aura de changement, plus on saura s’adapter car les machines font ce que nous décidons. Une IA ne pourra pas répondre à un appel d’offre et travailler toute seule. Cette technologie restera notre esclave.

  14. Hello, je suis le “coupable” de l’article de 2017 😅 Quelques précisions :

    1/ Le but était à l’époque de provoquer la réflexion sur le développement des plateformes low-code et no-code (qui ne n’appelaient pas encore comme ça il y a 2 ans)

    2/ Ma conclusion de l’époque était que les développeurs n’allaient pas disparaître (comme tu le dis faut bien coder les plateformes no-code), mais muter et, peut-être, baisser en nombre

    3/ En tant que prof dans une école d’informatique, une partie de ma réflexion porte sur l’évolution du métier de développeur. Ce que je vois c’est une évolution des langages/frameworks/éditeurs vers des abstractions de plus en plus simples. Exemple Zapier qui permet de faire pas mal de workflows sans code, qui auraient nécessité un gros ERP et des dizaines de jours/homme d’intégration il y a quelques années

    4/ On vit dans une époque super excitante et, bien sur, c’est super compliqué d’anticiper les 10 prochaines années 😉

  15. Bonjour,
    Je suis développeuse web depuis 18 ans et j’en ai vu passer des technos .
    Mais les problèmes sont toujours les memes et on pense tout le temps que la technologie va corriger le problème.

    Les problèmes sont les suivants:
    1- On est dirigé par des gens qui ne connaisse rien au dévelopement, pire rien aux sites webs (j’en vois de plus en plus), meme si ils les utilisent tous les jours.
    2- On pense que les dev sont des robots, geek, qui jouent avec des bits toute la journée. Ils ont toujours pas compris le pouvoir que nous avons entre nos mains (payments, mot de passe etc..) et de tout le mal qu’on peut faire, ils ont de la chance que les devs en général sont des gens gentils..
    3- Le probleme n’a jamais été le code, le language, le serveur mais le concept. j’ai rarement bossé avec des gens qui savent raisonner et comprendre un problème dans sa globalité. Le plus important a toujours été de faire vite et répondre stupidement à des demandes client sans les conseiller et les orienter sur des solutions répondants plus à leur besoin.
    Pourquoi? Parce que raisonner correctement prend du temps et que le developpeur doit comprendre un métier autre que le sien pour bien développer.
    4- On force les jeunes developpeur à coder de plus en plus vite et nous les seniors au lieu de passer du temps avec eux pour les former (et leur dire que debugger toutes les 5mins ca prend plus de temps que de regarde le code), on nous charge en travail.

    Tout ca pour dire, qu’ils me font bien rigolé avec leurs drag and drop etc, parce ce si ils savent toujours pas expliquer ce qu’ils ont besoin et si ils en ont vraiment besoin, leur application finira toujours par etre pourrie et devra etre modifiée ou réécrite, et puis il faudra toujours un dev pour manager ces applications, parce que ils comprennent toujours pas comment marche un ordinateur..

    Perso, je pense serieusement à abandonner ce metier, parce que les nouvelles technos tous les 5 ans j’en ai ras le bol, parce que ce n’est pas necessaire.

    Je suis francaise expatriée en Ecosse et c’est les memes problèmes qu’en France.

    Je me suis orientée sur backend parce que le front-end depuis que je fais ce métier c’est toujours autant compliqué (ha les nouvelles techno et les full stack: ca se me fait bien rigoler)

    Pour faire une bonne application, il faut un bon raisonnement et du temps. Et tant qu’on donnera pas du temps au temps rien ne fonctionnera correctement.

  16. J’ai aimer ton article. Certes, il extrapole beaucoup, mais il faut savoir rester ouvert.
    Je ne pense pas que l’IA comme on l’entends menace directement les developpeurs. En revanche le processus de digitalisation dans lequel le monde s’est engouffré menace tous les métiers du tertiaire dans lequelle des processus peuvent automatisés. (Je pense au programme des japonnais pour traiter a la pelle les litiges de contrat d’assurance par example >> plus de quantités de dossiers traités avec une marge d’erreur faible nécéssitant une intervention humaine – ca leur permet de se concentrer plus logiquement sur leur métier, par example la défense de leurs clients et la monté de compétence en specialisation juridique.)
    Bien que rien a voir, j’ai tendance a comparer la « revolution digitale » à la révolution industrielle.
    Cette derniére a permis, d’innonder le marché d’une quantité de biens aussi futiles donnant naissance au marketing lol.
    Tout comme le digitale donne naissance a une multitude de services et d’applications avec souvent une raison d’ètre douteuse lol.

    Mais les progrés techniques ont libérés les hommes des labeurs difficiles et les ont fait montés en compétences (connaitre entretenir toute une machinerie complexe) la mondialisation a aussi jouer son role en exportant certains labeurs.
    Et il est vrai a ca detruit des emplois, la notion de progres s’accompagne TOUJOURS de reduire le personnel et spécialisation.
    Le digitale, je pense n’echappera pas a la regle. Combien de projet se font en asie, en afrique du nord? Car ils sont moins chères.
    Combiel de dej web n’ont pas monté en compétences sur les frameworks modernes JS et ont du mal a se vendre? (Genre bloqués sur php cms jquery trés 2000?).
    Il est vrai, nous avons une charge trés forte, comprendre le metier client pour le transformer en code, comprendre un large evantail de technos et d’outils.
    Rien qu’a voir les mecs qui nous chassent, on rigole tellemelnt ils sont perdus avec des hahstags pot-pourries. Personnellement, je crois plus en la specialisation en pôle de compétences plutôt qu’en fullstack pot pourrie. En tant que dev, je me dois de comprendre tres bien framworks, librairies, concepts, patterns, web etc… Et je me contente d’être user bolsy sur tout ce qui touche au plateforming, devOps etc. C’est bien d’avoir le reflexe de matter les logs, trouver l’erreur, toucher au fichier de config dans son projet.
    Mais etre bon junior ou expert dans ce domaine par exemple en plus du sien au d’autres, pour faire tout ce qui est possible, non. Tous les ingés sont conscients de pas pouvoir étre partout et la hiérarchie aussi, ce sont des métiers dans le métier.

    Il y a deux choses inquietantes qui se font de plus en plus.
    -Le recrutement de managers sur-payés type ecole de commerce.
    Des feignasses aux dents longues qui viennent dans le digitale pour l’oseille et qui paralysent les projets. Ils ont une culture formaté individualiste, couts, resultats. Bref tout ce qui ne faut pas faire, les devs ont une culture du partage de connaissance et de transmissions, vitales pour réussir ensemble! Je trouve ces individus dangereux, ils rejetteront l’echec sur les devs etant proches des Dieux, et comme tous les autres secteurs, les gens du bas seront démotivés et rien a foutre.

    -le systéme de mission prestations qui menent a un nivellement vers le bas. Un bon dev doit comprendre le metier client, et techniquement il faut bien etre accompagné pour etre a la hauteur…

    D’un point de vue global, je reproche au numerique une inversion de la charge métier.
    A l’heure d’aujourd’hui les services digitalisés pousse l’user a parfois faire le métier du client, souvent je pense au service de l’etat. Tu dois remplir un formulaire, tu sais pas quoi mettre, le bobby doit se débrouiller avec la documentation métier, personne pour lui expliquer.

  17. Oui mais il y’a un problème.
    c’est que si l’IA arrive a developper une app, qui est une interface qui doit répondre a certains besoins comme permettre a quelqu’un de joindre une entreprise en affichant leurs contact, par exemple, qu’en sera t’il de la programmation de jeux-videos ? comment une machine peut arriver a comprendre et a traduire en ligne de code un univer qui a été entièrement crée par la conscience humaine ?
    j’écris ce com a la va-vite mais vous voyez l’idée…

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